Edith Bouvier : « Je dois mon livre aux Syriens »

Journaliste indépendante, Edith Bouvier est l’auteure du livre Chambre avec vue sur la guerre qui décrit le quotidien de la population syrienne. 

Blessée, Edith Bouvier a passé dix jours dans un dispensaire en Syrie. © Jordan Guérin-Morin

Edith Bouvier est journaliste indépendante. Elle parcourt régulièrement le Pakistan, le Congo, l’Ukraine ou encore la Syrie. En février 2012, la ville de Homs est en proie à de violents combats, suite à la répression du pouvoir syrien. Lors des bombardements du centre de presse, Marie Colvin et Rémi Ochlik sont tués. Edith Bouvier est grièvement blessée à la jambe. Avec son confrère William Daniels, elle passe dix jours dans un dispensaire avant d’être exfiltrée du pays.

Quelques mois après son retour en France, elle relate son histoire dans « Chambre avec vue sur la guerre », en rendant un touchant hommage aux Syriens qui l’ont sauvée.

Expérience en Syrie

De ce périple en Syrie, Edith Bouvier a publié un livre dans lequel elle ne souhaitait pas raconter son « histoire », mais celle des Syriens.

Les centres médicaux

Suite à sa blessure à la jambe, la journaliste est transferée dans un dispensaire dans le quartier de Baba Amr : « Je crois que j’ai bien vidé tout le stock de morphine ».

 

En accueillant les journalistes lors des conflits, la population syrienne espérait montrer leur quotidien au reste du monde. © Jordan Guérin-Morin

Les relations entre les journalistes et les civils syriens

En 2012, la population syrienne comptait sur les journalistes pour mettre en lumière leur quotidien. Edith Bouvier explique, toutefois, que leurs articles n’ont pas changé « la face du monde ».

La grande famille des journalistes

Avec le Festival International du Photojournalisme, le Prix Bayeux-Calvados permet de rassembler les grands reporters. Un moyen de se retrouver, d’échanger et de se « comprendre » entre journalistes.

 

Je ne vais pas à la stèle chaque année parce que j’en ai marre de perdre mes amis.

Une stèle pour les journalistes tués

La journaliste était présente jeudi 5 octobre au Mémorial des Reporters pour le dévoilement de la stèle 2016 et début 2017. Un moment difficile : « J’en ai marre de perdre chaque année des amis ». Elle a aussi évoqué l’histoire de plusieurs de ses confrères décédés, comme le journaliste mexicain Javier Valdez Cárdenas

 

En 2012, son exfiltration avec le photographe William Daniels était au centre de l’attention médiatique. Mais Edith Bouvier n’oublie pas toutes les personnes tuées à Homs durant ses dix jours d’épreuves. « Les 20 dernières pages de mon livre sont les plus importantes, j’ai passé beaucoup de temps à réunir une liste non exhaustive. Je dois ce livre aux Syriens ».

Mathieu Marin et Jordan Guérin-Morin

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