La photo du jour #3 : « Journaliste tout le temps, partout »

Le 6 octobre à Bayeux, espace Saint-Laurent. © Roxane de Witte

Le Turc Burhan Özbilici était à Bayeux pour échanger avec des lycéens sur son travail de photoreporter. Le gagnant du World Press 2017 est employé par l’agence Associated Press depuis 28 ans.

Les élèves l’ont interrogé sur son travail de journaliste et sur la photo qui l’a rendu célèbre. « Journaliste tout le temps, partout », a-t-il clamé. En décembre 2016, il photographie l’assassinat de l’ambassadeur russe à Ankara dans une galerie d’art. Les risques qu’il a pris ainsi que la violence de la photo font débat. Les adolescents s’interrogent sur le rôle des journalistes. Une discussion philosophique sur leur rôle s’enclenche. Pendant les débats, Burhan Ozbilici s’avance vers les lycéens pour mieux entendre les questions.

« Après plus d’une heure d’échanges, j’ai décidé de m’approcher de la scène », raconte Roxane de Witte. Elle poursuit : « La proximité entre les élèves et Burhan Özbilici est illustrée ». 

La photo du jour #2 : Une photo peut en cacher une autre

Jeudi 5 octobre 2017, Bayeux. © Alexis Borne

Une photo peut en cacher une autre. À Bayeux ce matin, des lycéens de Granville visitaient l’exposition « Guerre contre la drogue aux Philippines : la Ronde de Nuit ».

Pendant la visite, un jeune lycéen a sorti son téléphone pour immortaliser une photo : celle d’une main gantée et ensanglantée qui tient des balles de pistolet. « Je photographiais les regards des lycéens quand celui-ci a sorti son téléphone. Le résultat est à la fois drôle et fort : un photographe en a inspiré un autre », explique Alexis Borne.

L’élève immortalise ainsi la découverte de la situation aux Philippines, à travers des clichés durs et marquants. Une manière de partager à son tour son émotion de l’instant, sans utiliser de mots.

La photo du jour #1 : À 4 529 kilomètres

Mercredi 4 octobre 2017, Bayeux. © Roxane de Witte

Depuis le 2 octobre, l’exposition « L’exode de Mossoul » du photographe Jan Grarup occupe la ville de Bayeux. Les photos du conflit entre l’Etat Islamique et les forces irakiennes existent entre les voitures et les passants. 

4 529 kilomètres séparent Mossoul de Bayeux. Pourtant, l’exposition permet de faire cohabiter deux villes et plusieurs cultures. Ces 25 photos sont percutantes, elles peuvent choquer. Certains passants s’arrêtent quelques secondes, d’autres poursuivent leur chemin. 

Ici, deux univers se font face, d’un côté la tranquillité d’un rendez-vous amoureux. De l’autre l’épuisement lié à l’exode. « J’avais sous les yeux l’image de Mossoul, immobile, et celle des amoureux, animés, à présent ces deux morceaux de réalité cohabitent, figés », explique Roxane de Witte.