Gwendoline Debono revient sur son travail en Syrie

Gwendoline Debono, reporter à Europe 1, a remporté le Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre 2017 dans la catégorie radio pour son reportage « L’entrée dans Mossoul » diffusé le 7 novembre 2016.

 

Vivez la soirée de remise des prix en direct

Bienvenue sur notre live, en direct de la soirée de remise des prix du Prix Bayeux-Calvados 2017. Nous vous faisons vivre l’événement minute par minute. Nous actualiserons cet article en continu. 

18h20. L’installation commence. Salle comble.

© Roxane de Witte

18h30. Nicolas Poincaré, animateur de la soirée et ex-grand reporter d’Europe 1, arrive sur scène. « Bayeux, capitale des grands reporters ! « , a-t-il clamé. 

© Roxane de Witte 

 18h41. Jean-Léonce Dupont, président du Conseil départemental du Calvados, s’exprime à son tour. « 15 000 collégiens, de 63 départements, ont participé de près ou de loin, en votant pour la photo qui symbolise pour eux le mieux le monde d’aujourd’hui. » La photo lauréate est celle d’Ameer Alhalbi.

© Alexandre Hodicq

18h52. Jeremy Bowen, président du jury et trois fois lauréat du Prix Bayeux-Calvados, entre sur scène. Des images de ses derniers reportages, en Syrie et en Irak, sont projetées. 

© Pierre Petitcolin

18h56. « C’était formidable de voir des grands reportages dans toutes les catégories », dit-il, solennel. « Nous devons nous battre pour garder la confiance du public », a-t-il ajouté au sujet des fake news. 

© Roxane de Witte 

19h00. May Jeong reçoit le prix dans catégorie « Jeune reporter (presse écrite) parrainé par Capa Presse TV » pour son reportage « The intercept – La mort venue du ciel ». Un extrait est lu par Sophie Nivelle-Cardinal. 

© Roxane de Witte
© Roxane de Witte
© Roxane de Witte

19h10. Les quatre photographes de l’AFP en Syrie, auteurs de l' »Exposition multimédia sur la Syrie » montent sur scène pour parler de leur travail. 

19h16. Le premier prix de la « Catégorie radio – Prix du Comité du débarquement » est décerné à Gwendoline Debono pour « Europe 1 » – L’entrée dans Mossoul (Irak) ». Le deuxième, à Mike Thompson de la BBC. Enfin, le troisième prix est attribué à Omar Ouahmane de France Inter.

© Roxane de Witte
© Roxane de Witte

19h33. Un extrait du travail, sur cinq épisodes, de Samuel Forey est lu par Sophie Nivelle-Cardinale. Il s’exprime : « Ce soir, je pense à Bakhtiyar Haddad, Stephan Villeneuve et Véronique Robert », ses collègues décédés en juin dernier. 

© Roxane de Witte

19h38. Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters Sans Frontières, rejoint Nicolas Poincaré sur scène pour parler de la liberté de la presse en Turquie et au Mexique.

© Jordan Guérin-Morin

19h43. Le journaliste Fritz Schaap reçoit le prix dans la « Catégorie presse écrite – Prix Ouest-France – Jean Marin » pour « Der Spiegel » – Despair and debauchery in Assad’s Capital (Syrie). « Chaque endroit a sa propre milice. Rien ne se passe sans leur approbation« , raconte-t-il en allemand. 

19h47. Une vidéo-hommage en l’honneur des 55 reporters morts dans le monde cette année. Des images de la stèle de Bayeux, des témoignages des familles des victimes, des applaudissements… Des photos des trois journalistes Bakhtiyar Haddad, Véronique Robert et Stephan Villeneuve, sont diffusées. 

© Waldemar de Laage

19h52. Le prix Amnesty International dans la catégorie Vidéo est remis par Camille Blanc, présidente de la branche française de l’ONG. Le premier prix est remis à Waad Al-Keteab pour « Channel 4 » – Le dernier hôpital d’Alep détenu par des rebelles (Syrie). Le deuxième est attribué à Fergal Keane de la BBC, et le troisième à Brice Lainé de CNN. Un extrait vidéo du reportage lauréat est diffusé sur les écrans. La salle est lourdement silencieuse. 20h02. Nicolas Poincaré revient sur la situation des Rohingyas en Birmanie. « Un sujet qui sera très certainement traité lors de la prochaine édition du Prix Bayeux », commente-t-il. Un reportage de Nicolas Bertrand pour France 2 complète ses paroles. 

20h05. Le prix dans la « Catégorie TV – Prix région des lycéens et apprentis de Normandie » est décerné à Waad Al-Keteab pour « Channel 4 » – Le dernier hôpital d’Alep détenu par des rebelles (Syrie)

20h10. Nicolas Poincaré salue la mémoire d’Hervé Ghesquière, décédé en 2016. Sur les grands écrans, une vidéo-hommage est diffusée. Elle reprend des extraits de ses reportages en Tchétchénie. 

20h14. Le prix dans la catégorie « Télévision Grand Format » est remis à Olivier Sarbil (Channel 4 News) pour « Dans la bataille de Mossoul ». Olivier Sarbil est accueilli sur scène. Un extrait de son reportage est diffusé. « J’ai passé plusieurs mois avec la même unité, le même groupe armé irakien. J’avais décidé de partir tout seul et de suivre ces hommes pendant la bataille de Mossoul », raconte la voix grave d’Olivier Sarbil.

© Roxane de Witte© Roxane de Witte© Waldemar de Laage

20h27. Nicolas Poincaré souhaite un joyeux anniversaire à l’agence de photographie NOOR. « NOOR et Up Front nous annoncent leur fiançailles », commente-il à propos de la fusion des deux agences en une. Plusieurs de leurs photos et vidéos défilent sur les écrans.20h37. Le prix dans la catégorie « Image vidéo » est attribué à Olivier Sarbil (Channel 4 News) pour « Dans la bataille de Mossoul ». C’est son deuxième prix ce soir. 

© Roxane de Witte

20h40. Le présentateur de la soirée évoque la lutte contre la drogue aux Philippines et la répression du gouvernement Duterte. 20h47. Le prix dans la catégorie « Photo » est remis à Ali Arkady (Agence VII) pour « Kissing death ». « J’ai gardé mes sentiments pour moi. Je ne voulais pas qu’ils puissent savoir pour pouvoir continuer à être le témoin de tout ce que je voyais », commente-t-il à propos des photos de torture qu’il a prises.

© Waldemar de Laage
© Waldemar de Laage

20h55. Jeremy Bowen monte sur scène pour justifier le choix du jury : « C’est un sujet à controverse, la torture. On n’avait jamais vu des images pareilles. C’était vraiment très unique comme travail« , explique-t-il. 

© Waldemar de Laage

21h01. La dernière statuette est remise. Il s’agit de la catégorie « Prix du public (photo) ». Le lauréat est Antoine Agoudjian (Le Figaro Magazine) pour « La conquête de Mossoul ouest ». Nadine, une Bayeusaine, monte sur scène pour expliquer le choix du public. Les photos sont ensuite projetées sur les écrans. « Le crime doit être puni. L’impunité invite toujours à la récidive », livre le photo-reporter Antoine Agoudjian à propos des crimes de guerre en Irak. 

© Waldemar de Laage© Waldemar de Laage

21h10. Fin de la soirée de remise des prix. Les lauréats se rassemblent sur scène pour une photo de groupe.

© Waldemar de Laage

Textes : Joachim Gonzalez-Martinez et Aurélien Defer

5 moments forts de la journée #2

JEUDI 5 OCTOBRE. Aujourd’hui, les classes de collèges et lycées du Calvados se sont déplacées au Festival des correspondants de guerre de Bayeux. Un programme bien fourni s’offrait à eux, comme en témoigne notre récapitulatif de la journée de jeudi 5 octobre. 

1 | Au cœur de Mossoul

Olivier Sarbil nous emmène au cœur de Mossoul, la bataille la plus brutale d’Irak. Jeudi 5 octobre à 21h, son documentaire, sobrement intitulé Mosul, est projeté en avant-première au Pavillon Prix Bayeux-Calvados. Le réalisateur a suivi pendant 6 mois (à partir d’octobre 2016) un groupe de jeunes soldats des forces spéciales irakiennes en lutte contre l’État Islamique. Il y dépeint les émotions et l’engagement des troupes à travers une œuvre aux images très travaillées.

Mosul suit l’expérience de quatre jeunes soldats : Anmar, un diplômé du collège qui cherche à venger son père victime d’une attaque suicide ; Hussein, un tireur d’élite souhaitant devenir footballeur ; Jamal, un sergent plutôt sévère ; et enfin Amjad, une jeune recrue excitée d’être en première ligne.

La projection du documentaire est suivie d’un échange animé par Loïck Berrou, journaliste à France 24, avec Olivier Sarbil, le réalisateur, Gwendoline Debono, journaliste à Europe 1 et Laurent Van der Stock, photojournaliste.

Retrouvez notre critique de Mosul vendredi 6 octobre.

2 | France Inter s’installe à Bayeux 

Fabienne Sintès anime le 18-20 de France Inter depuis le mois de juin. © Alexandre Hodicq

« Bienvenue à Bayeux » : ce sont les mots de Fabienne Sintès, qui a animé la tranche 18-20 de France Inter en public et en direct de la ville normande le jeudi 5 octobre. Une soixante de personnes s’était réunie à l’Hôtel du Doyen. Deux émissions au programme : Un jour dans le monde (18h20-19h20), suivi par Le Téléphone Sonne (19h20-20h). 

Un jour dans le monde s’est intéressé à divers thèmes autour des territoires de conflit. L’animatrice a notamment reçu Anne-Laure Pineau et Lëila Miñano, venues présenter leur livre intitulé Impunité Zéro. Sorti le 4 octobre, il s’agit d’une enquête sur les crimes sexuels en temps de guerre et le manque de sanctions émanant des systèmes judiciaires. « Les soldats qui violent n’ont pas de drapeau », a déclaré Leïla Miñano, mettant notamment en cause les armées françaises et américaines. 

Le Téléphone Sonne posait ensuite une question : « Peut-on voir le monde sans s’engager ? ». Les appels d’auditeurs et quelques timides interventions du public sont venus nourrir le débat.

Retrouvez vendredi 6 octobre un débriefing vidéo des émissions de France Inter sur notre site.

3 | Un hommage aux journalistes morts en terrain de guerre

Vers 18h, les proches des reporters décédés ont enlevé le drap qui cachait la stèle. © Aurélien Defer

« Ce soir, nous aurions pu faire le portrait de 55 journalistes », regrette Christophe Deloire, secrétaire général de l’ONG Reporter Sans Frontière. Il présentait, jeudi 5 octobre, l’inauguration de la stèle 2016-2017 des reporters morts dans l’exercice de leur métier. « Nous rendons hommage à l’ensemble des journalistes qui perdent la vie », poursuit-il. Dans le public, le silence règne. Les rares discussions sont chuchotées.

Pour plus d’informations, retrouvez notre zoom ici.

4 | Les violences de la campagne anti-drogue aux Philippines

Les clichés sont d’une grande violence : les corps des victimes côtoient les visages éplorés de leurs familles. © Roxane de Witte

L’exposition « Guerre contre la drogue aux Philippines : la Ronde de Nuit » se tient jusqu’au 5 novembre à l’Espace d’art actuel Le Radar de Bayeux. Pour capturer ces images, les photo-reporters ont arpenté les rues philippiennes durant la nuit. Au fil de ces « rondes de nuit », ils ont pris conscience de l’étendu des meurtres. Les images de ces crimes dans les rues des quartiers populaires s’accumulent, accompagnées de celles de familles en deuil.

Les photos assemblées par Damir Sagolj (Reuters) choquent et violentent les visiteurs. Mais cette exposition pose une question : vouloir choquer pour dénoncer, est-ce le rôle du journalisme ? 

5 | Un Soudan du Sud à l’abandon

Le Soudan a vu 2 millions de ses habitants fuir vers les pays voisins. © Roxane de Witte

Photographe pour Reuters, Adrianne Ohanesia travaille essentiellement au Soudan du Sud. Son exposition, intitulée « Point d’ébullition – Sud-Soudan et secteurs du Soudan contrôlés par les rebelles » est ouverte jusqu’au 29 octobre au Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard de Bayeux. Ses photos sont le fruit d’un travail réalisé entre juillet 2011 et mars 2017. 55 clichés du quotidien de populations confrontées à un conflit peu connu du grand public.

Les clichés évoquent souvent la mort sans vraiment la représenter, ce qui accentue la force de l’exposition. La représentation des combats est celle de civils luttant pour leur survie et apporte à cette exposition un témoignage poignant.

Retrouvez notre critique de l’exposition ici